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Lettre d’information n°7 –

Un regard sur la pub

Une pub met en scène des menaces infantilisantes sur des personnes âgées

Ce soir, à la télévision, une publicité : des personnes, peu visibles chahutent. Puis, surprise, derrière un bureau dans une pièce aux boiseries sombres, une femme assise, directrice toute rigide avec son adjoint (ou peut-être éminence grise au propre et au figuré), tout droit sortie d’un conte du début du siècle (du 20ème bien sûr ! ) qui fait la morale à des personnes que l’on nomme âgées, les chahuteurs du début de l’histoire, les menaçant d’alerter leurs familles  ! Le décor, le ton employé, les mots nous projettent dans du Dickens.

Une pub qui relaie une image dégradante des personnes âgées

Pas de censure pour ces clips télévisuels où ces personnes, mais peut-on encore parler de personnes, quand ces résidents d’une maison de retraite tremblent devant une femme qui se croit toute puissante pour faire régner l’ordre et contrôler les ébats de « ses résidents »  ! ! ! Un vieux, ça ne chahute pas, ça ne rit pas, ça ne vit qu’une vie biologique. Vive le bromure  !


Terrible regard porté sur le statut des personnes en institution

Car, vous ne le savez peut-être pas, mais cette forme olympique est due à l’ingestion de viande de la marque «C…», une viande saine qui les dope et leur redonne goût à la vie  ! ! ! Excellente publicité sans doute pour le marchand de viande, mais terrible regard porté sur le statut des personnes en institution, sur la manière dont on considère qu’il est convenable qu’elles se conduisent. De quelle nature est cette norme attendue ? De l’ordre d’une imbécile éthique de précaution appliquée aux personnes ? De l’ordre d’un vieux qui retomberait en enfance et devrait être traité comme tel, à moins qu’il ne s’agisse d’un règlement de compte, « comme j’ai été traité enfant, je traiterai mes parents » ?


Abandonnez vos vieux parents, avec la Poste, ça ne coûte pas cher…

Je ne peux que faire le lien avec une autre publicité, celle où les enfants paient le facteur pour rendre visite à leurs parents afin d’être tranquilles  ! Où est passé le lien sociétal, le plaisir d’aller voir l’autre, gratuitement, pour partager le temps ? N’y aurait-il plus de lignes téléphoniques dans nos campagnes, pour qu’enfants et petits-enfants parlent avec leurs grands parents ? Payer pour aller voir l’autre, le prix de l’abandon. Si ce qui a une dignité n’a pas de prix comme le proclamait Kant, quelle dignité laisse-t-on à la personne âgée ?


Une personne âgée qui dépense son argent, quel scandale !

Nous voici obligé d’aborder le problème financier. À Alma Paris, un homme de 99 ans, vivant seul, richissime nous dit-on, et parce qu’il avait 99 ans était surveillé par sa famille via des voisins, la femme de ménage, le banquier. Une véritable intrusion dans sa vie, sans le lui dire, pas question pour lui de pouvoir dépenser son argent sans que le ban et l’arrière-ban ne le sache ! ! ! A 30 ans on peut dilapider sa fortune, pas après 60 ans, âge officiel de la vieillesse, c’est interdit ! ! ! Quand on est vieux on a plus de chance de mourir et les descendants attendent avec impatience de devenir héritiers !


Tous les vieux ne sont pas vulnérables

C’est oublier que le législateur a pensé à ne pas catégoriser tous les vieux comme vulnérables ! Si on veut parler d’abus de faiblesse, il reste à le prouver ! Seuls certains vieux sont vulnérables, faibles, et faciles à abuser.


Enfermer pour mieux protéger l’héritage…

Alors, posons-nous la question de ce qu’on veut protéger, la vieille personne ou l’héritage à venir, la question des moyens de protection mis en place qui souvent ne sont pas loin de l’enfermement, voire de techniques de surveillance dénoncées dans les pires utopies totalitaristes  ; « Big Brother n’est pas mort ! »


Écoutons ce que veulent nos aînés

Soyons lanceurs d’Alerte, sans en oublier que son étymologie italo-latine est All’ Erta, tenons-nous droits et prenons de la hauteur pour entendre et écouter ce que nos aînés veulent et ce qui leur feraient plaisir !
Claude Lepresle, Président Alma Paris.

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