Ces signalements sont reçus soit directement sur la plateforme, soit via la transmission faite par la plateforme d’écoute 3977. Ils sont traités dans des délais les plus courts possible (du jour même à 3 jours quand il existe un week-end entre l’appel initial et la première permanence).

Le binôme de professionnels bénévoles référents et écoutants s’efforce dans un premier temps à une écoute attentive et bienveillante visant à cerner la maltraitance rapportée. Dans un second temps le binôme fournit les moyens envisageables pour tenter de mettre fin à la maltraitance. Il importe d’obtenir l’accord de l’appelant, qu’il soit victime ou témoin, pour intervenir à sa place si besoin après une réunion d’équipe interprofessionnelle.

Les situations préoccupantes (SP) désignent une maltraitance avec un mis en cause identifié et suffisamment d’éléments communiqués par l’appelant pour identifier une maltraitance. Les accompagnements de situations (AS) sont des situations où il semble ne pas exister de mis en cause et où le recueil d’indicateurs n’est pas suffisant pour identifier une maltraitance ; les appelants demandent une aide administrative ou autre. Les témoignages (T) sont des dossiers anonymes qui ne permettent pas le rappel de l’appelant ou de la victime.

114 dossiers ont été ouverts entre le 1^er janvier et le 31 mars 2022 à Paris pour maltraitances possibles envers des personnes âgées (75%) et des personnes en situation de handicap (25%), soit une augmentation d’activité de 14% par rapport à 2021.

En ce qui concerne les personnes âgées, il y a 4 fois plus de témoignages anonymes en 2022 qu’en 2021 tandis que les situations préoccupantes et les accompagnements de situation restent stables.

Les appels pour maltraitances à domicile ont diminué de 20% tandis que les maltraitances signalées en établissement ont augmenté de 170%.

L’augmentation des chiffres en EHPAD correspond à une augmentation des témoignages anonymes, souvent liés à des signalements relatifs à des résidents décédés depuis plusieurs années et à des périodes de deuil difficiles et douloureuses. Les signalements concernent les EHPAD publics (2 450 lits), privés non lucratifs (2 400 lits) et lucratifs (2 091 lits).

En ce qui concerne les EHPAD, les différents types de maltraitance dénoncés sont :

→ Le plus souvent des négligences de soins : toilettes non faites ou brutales, réponses tardives aux demandes de soins ou de consultation médicale, problèmes de restauration (plateau inaccessible, nourriture de mauvaise qualité, inattention à l’installation…). L’ensemble de ces signalements qui identifient la structure mise en cause, mais respectent l’anonymat de la victime, est transmis à l’ARS et à la DSOL (Direction des solidarités de la Ville de Paris).

→ Au-delà des négligences et dans la continuité, les maltraitances psychologiques et physiques nous sont aussi signalées ainsi que les privations de citoyenneté et non-respect de la dignité des personnes. Nous conseillons aux appelants, en fonction de la gravité des maltraitances décrites, de porter plainte au commissariat ou au procureur. De plus, nous adressons alors, avec l’accord des appelants et/ou des victimes à chaque fois que possible, en plus des signalements aux tutelles, un courrier aux directions. Ces dernières répondent généralement dans les 48 h et nous pouvons mettre ensemble en place des stratégies visant à faire cesser les maltraitances. Des personnels indélicats ont été licenciés, des réunions d’équipe ont eu lieu et ont permis des mises au point avec la direction. Nous avons eu connaissance par les appelants ou les victimes d’apaisement de situation, mais compte-tenu du travail de fond nécessaire pour pérenniser la lutte contre les maltraitances nous restons attentifs, en étant toujours à disposition des appelants et en les incitant à la vigilance.